FONTAINE SALEE

Curiosité géologique régionale, cette source située sur la commune de Sougraigne a la particularité de concentrer plusieurs grammes de sel dissous par litre d'eau.

La fontaine salée est une source pérenne, son débit et sa salinité varient selon les saisons et la pluviométrie. Elle donne naissance à la Sals, rivière qui traverse Rennes les Bains et se jette dans l'Aude à Couiza. Au sud, l'impluvium est constitué par un sol calcaire où l'eau de pluie s'infiltre en se chargeant de chlorure de sodium, en traversant un gisement important de sel gemme.
Selon les époques, la Sals possède jusqu'à 60g/l de chlorure de sodium, soit deux fois plus que l'eau de la mer Méditerrannée.

Au XIVème siècle, est créée la gabelle, impôt sur le sel. Les paysans du voisinage sont autorisés à puiser de l'eau pour leur usage personnel, mais rapidement ils vont se livrer à la contrebande du sel obtenu par évaporation.

Au fil des ans, le trafic s'amplifie si bien qu'un corps de garde est créé sur place et les Gabelous s'installent pour interdire cette pratique. Un grand bâtiment, dont il reste la ruine encore aujourd'hui, matérialisait leur casernement, et fut terminé en 1788.

Une fenêtre à l'est permettait de surveiller la source. Tout près du griffon principal, on peut voir encore les ruines d'anciennes guérites où, la nuit, stationnaient les préposés à la garde de l'eau.


petit pont de bois au dessus de la source qui mène à la cabane des bouilleurs de sel


cabane des bouilleurs de sel

Le tremblement de terre de 1825 fut responsable de l'augmentation du degré de salure. A cette époque, la gabelle n'existe plus, mais le sel est de nouveau l'objet d'une taxe impopulaire. Les habitants de communes voisines profitent du fait que la source n'est plus gardée pour venir sur place avec chaudrons et fourneaux.

Les frères Azaïs, propriétaires des lieux, n'hésitent pas à louer les emplacements et à taxer les sauniers.
Marius Esparseil précise "En 1839, on compte autour de la source 22 établissements permanents (...) chacun de ces privilégiés rétribue les frères Azaïs à raison d'une quartière (envrion 25 litres) par semaine et par feu".

La source est à nouveau gardée en 1842 et les cabanes de sauniers tombent progressivement à l'abandon.


ruines de l'ancien corps de garde

Bibliographie : panneaux explicatifs sur le site de la Fontaine Salée